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Conférence de Jean-Marc Moriceau le 18 juillet
L'Homme et le loup : 2000 ans de guerre incessante
Professeur d'histoire à l'université de Caen,
Membre de l'institut universitaire de France


Archives départementales du Cantal,
Lundi 18 juillet, à 17 h 30 (entrée libre)

Accès par le 1, rue du 139e Régiment d'infanterie.

Conférence-débat, suivie d'une séance de dédicace d'ouvrages.

L'auteur :
Professeur à l'Université de Caen et président de l'Association d'histoire des sociétés rurales, Jean-Marc Moriceau est l'un des spécialistes français de l'histoire des campagnes. Membre de l'Institut universitaire de France, et animateur du Pôle Rural de la Maison de la Recherche en Sciences humaines de Caen avec Philippe Madeline, il dirige une enquête européenne sur les relations entre l'homme et le loup. Il s'intéresse aux rapports entre les sociétés humaines, les animaux domestiques et la faune sauvage.
Jean-Marc Moriceau a écrit trois ouvrages de référence sur l'histoire de l'homme avec les loups : Histoire du méchant loup. 3000 attaques sur l'homme en France (15e-20e siècle), Paris, Fayard, 2007 (4e éd. augmentée 2011), Repenser le sauvage grâce au retour du loup (Presses universitaires de Caen, 2010, direction avec Philippe Madeline) et, tout récemment, L'Homme contre le loup. Une guerre de 2000 ans,Paris, Fayard, 2011.
 
Résumé :
Longtemps la lutte contre le loup a été vécue comme un baro­mètre du progrès de la civilisation. Le loup a bien été le seul animal sauvage à susciter chez l'homme autant d'énergie pour le réguler. Ennemi public du bétail, il a représenté aussi, occasionnellement, un danger pour l'homme, comme animal enragé ou même comme prédateur. C'est dans l'une des périodes les plus sombres de cette histoire, dans les années 1690, qu'ont pris corps les Contes de Perrault. Longtemps craint et souvent exécré, le loup a été mis au ban de la société. Depuis les lois de Solon au vie siècle avant J-C, les hommes ont forgé une réglemen­tation spécifique afin de le contenir, le pour­chasser, puis l'exterminer. Soucieux de s'en pro­­téger, les pouvoirs publics ont mis en place un arsenal ré­pressif sans équivalent. Ils lui ont même dédié une insti­tution, qui pré­tend remonter à l'an 800, et qui subsiste toujours : la louveterie.
Mais le loup est aussi l'un des rares animaux à avoir suscité autant d'oppositions internes chez l'homme. Reconnu comme ennemi public de la société, il a fait l'objet de statuts déro­ga­toires. Alors que la chasse était généralement l'attribut des privi­légiés, le danger causé par le canidé a occa­sionné des exceptions à l'interdiction du port d'armes et des réquisitions à des battues encouragées même par les auto­rités. Autour du loup se sont cristallisées des rancœurs so­ciales, reflétant des anta­gonismes dans les modes de vie et d'occupation de l'espace. Aujourd'hui, le passage au statut d'animal protégé n'a pas réglé le conflit sans fin qui op­pose l'homme et le loup. Il a même ravivé les tensions depuis son retour naturel en France en 1992. Dans ce contexte passionnel, le sens des réalités et l'ouverture d'esprit imposent des compromis. À travers un conflit de plus de deux mille ans, l'auteur entend contribuer à un débat d'actualité.



 

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