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Noël sanglant à Boisset (1791)

Ce 25 décembre 1791, à trois heures du soir, les administrateurs du département du Cantal sont réunis en assemblée, lorsqu’une députation du comité militaire de la garde nationale d'Aurillac s’annonce. Un attentat vient d’être commis sur la personne de Pierre Dommergues, curé constitutionnel de Boisset : « dans le temps que ce curé célébrait la Messe, il a été atteint d'un coup de fusil ......[Lire la suite]

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La flamme olympique à l'épreuve de la neige cantalienne (1968)

La flamme des jeux olympiques de Paris 2024 a été allumée le 16 avril dernier sur le site historique d’Olympie. Elle débutera son parcours en France, le 8 mai prochain à Marseille, avant d’atteindre Paris le 26 juillet pour l’embrasement de la vasque au Jardin des Tuileries. Ce symbole olympique peut paraitre hérité des jeux antiques mais il n’en est rien. C’est un cérémonial propre aux jeux olympiques modernes instauré par les nazis lors des jeux de Berlin en 1936. La flamme olympique, qui n’existait pas lors des jeux antiques, apparaît pour la première fois lors des jeux d’été d’Amsterdam en 1928. Le Troisième Reich, prompte à utiliser l’Antiquité grecque à des fins de propagande, codifie ce rituel qui veut que cette flamme soit allumée avec une torche, enflammée elle-même au moyen d’un miroir parabolique par le soleil d’Olympie, berceau des anciens jeux, puis portée, de relais en relais, jusqu’au stade où elle doit arriver à l’instant propice, au cours de la cérémonie d’ouverture.

         Pour les jeux olympiques d’hiver, le premier relais de la flamme est organisé lors des jeux d’Oslo 1952. En 1968, à l’occasion des jeux de Grenoble, le comité d’organisation décide de donner à ce relais « l’ampleur des manifestations organisées pour les jeux d’Eté. Pour la première fois […], malgré la rigueur des conditions atmosphériques hivernales, la flamme effectuera un très long périple, alternativement sur routes et à travers la montagne »[1]. Comme de coutume, la flamme est allumée le 17 décembre 1967 à Olympie, puis elle est transférée à Athènes où elle est solennellement remise par le Comité Olympique Hellénique aux représentants du Comité d’Organisation. Embarquée le mardi 19 décembre à 13 h 30, à bord d’un avion Air France, elle arrive à Orly à 15 h 35, avant d’entreprendre, le lendemain, un périple de 7222 kilomètres, comportant 50 étapes, passant par la plupart des grandes villes françaises et traversant l’ensemble des massifs montagneux : Vosges, le Jura, le Massif Central, les Pyrénées, la Corse et les Alpes. Le parcours de la flamme est « une occasion unique […] de favoriser la promotion des stations françaises de tourisme hivernal ainsi que des sports de neige et de glace »[2].

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         C’est ainsi que le 2 janvier 1968, le convoi entre dans le Cantal venant d’Egliseneuve-d’Entraigues (Puy-de-Dôme) peu après 13 h 30 et prend la direction de Saint-Flour où la flamme doit arriver à 14 h 30 via Condat, Marcenat, Allanche, Neussargues et Talizat. Cette première étape est dite « neutralisée » parce qu’effectuée à l’aide de véhicules. Comme requis par le Comité d’organisation, la flamme doit être transportée dans une voiture découverte en présence d’un athlète en tenue sportive, accompagnateur de la flamme, se tenant debout. La vitesse de la caravane ne doit pas dépasser les 30 km/h. C’était, hélas, sans compter sur les caprices de la météo cantalienne car comme le relate la presse : « la flamme fut transportée dans une « Jeep » de la gendarmerie, non débâchée en raison des intempéries »[3]. La neige a aussi raison du minutage très précis du programme puisque le convoi a déjà deux heures de retard à son arrivée à Saint-Flour. Après une courte cérémonie Sanfloraine, la caravane reprend la route en direction de Murat où malgré le retard elle suit le programme prévu. La traversée de Murat dure 15 minutes : prise en charge de la flamme au Pont de Notre-Dame par les membres de l’Union Sportive Murataise pour un premier relais de 400 mètres par un porteur escorté de 6 jeunes, deuxième relais dans les mêmes conditions 3 minutes plus tard au carrefour du faubourg Notre-Dame, arrivée place de l’Hôtel de Ville pour une réception de 5 minutes par le maire, prise en charge de la flamme par Murat Ski pour deux relais de 400 et 500 mètres jusqu’à la sortie de la ville en direction du Lioran. Au Lioran, la tempête de neige oblige les personnalités à écourter la cérémonie programmée. Après avoir été portée jusqu’à la prairie des Sagnes par des skieurs et présentée à la foule, la flamme quitte le Lioran à 18 h, heure à laquelle elle devait arriver à Aurillac, où elle ne parvient finalement qu’à 19 h 15.

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Malgré le retard, le froid et la neige, comme en témoignent les coupures et photographies de presse, plusieurs milliers d’Aurillacois sont encore présents autour du Square pour accueillir la flamme olympique. Ils assistent à l’arrivée des deux derniers relayeurs, l’Aurillacois Jean Malroux, en tenue de skieur, et la Sanfloraine, Simone Grimal (ex Simone Henry) revêtue de son survêtement de l’équipe de France d’athlétisme dont elle fut membre aux jeux de Melbourne 1956. Les deux champions terminent ainsi leur course au sommet du grand escalier du palais de justice où se trouve la vasque à laquelle Jean Malroux met le feu. En 1968, la flamme olympique est encore très empreinte de symbolisme et son passage, plus qu’une fête, se veut un évènement protocolaire marqué de solennité. Le Comité d’organisation rappel que « la Flamme représentant un idéal de pureté et de continuité dans l’effort et la tradition sportive, il importe que toutes les manifestations envisagées à l’occasion de son passage et de ses arrêts revêtent un maximum de dignité, leur note dominante les apparentant bien davantage à des cérémonies qu’à des kermesses. Le protocole prescrit d’ailleurs que l’on applaudit pas la Flamme, mais qu’on l’honore d’un fervent et respectueux intérêt »[4]. La vasque, sur une tribune pavoisée et ornée des anneaux olympiques, brûle toute la nuit sous la garde des membres de différents clubs de sport Aurillacois : Aéro Club, Para Club, Stade Aurillacois, Géraldienne, Ski Club, Cantalienne, Sporting et Union Cycliste Aurillacoise. Elle repart le lendemain en direction du Stade Jean Alric où après un tour de piste, elle est remise par le maire d’Aurillac à la voiture qui doit l’emmener en Corrèze.

Document rédigé par Nicolas Laparra

[1] Comité d’organisation des Xe jeux olympiques d’hiver 1968 Grenoble, conférence de presse du 9 octobre 1967 (cote ADC : 3 SC 8889).

[2] Lettre du ministre de l’Intérieur au préfet du Cantal, 21 juillet 1967 (cote ADC : 3 SC 8889).

[3] La Montagne du 5 janvier 1968.

[4] Comité d’organisation des Xe jeux olympiques d’hiver 1968 Grenoble, Instructions à MM. les inspecteurs départementaux de la Jeunesse et des Sports (cote ADC : 3 SC 8889).



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